Interview de Melti

7 juin 2023

Pour cette édition 2023, nous vous proposons de faire un tour du jury grâce à de petits interviews. Voici celle de Melti

Merci de te prêter à cette petite interview. Pour commencer je vais te proposer de te présenter en quelques mots.

Hello ! Moi c’est Loïc « Melti », 28 ans, ingénieur d’un côté et amateur de fantasy, de dragons, de thé et de jeu de rôle de l’autre. Je suis auteur dans mon coin et j’ai participé à quelques concours dont plusieurs fois celui du petit jdr.

Quels est ton parcours ludique et quels jeux de rôle t’ont profondément marqué ?

Il y a une quinzaine d’années, l’oncle d’un ami m’a initié durant un week-end à JRTM/Rolemaster… et depuis je n’ai jamais arrêté ! Je suis très vite passé maître du jeu avec comme premier gros jeu de rôle Qin qui mêle tout ce que j’aime : un univers mélange de réalité et de fantasy autour de la mythologie, des règles en lien avec l’univers et des mystères dispersés un peu partout qui sont sources de nombreuses aventures.

Le jeu que j’ai le plus maîtrisé reste cependant Wasteland. L’univers fourmille de détails qui ne demandent qu’à être exploités et le système de jeu permet de gérer facilement beaucoup de choses. Sans oublier les souvenirs de campagne qui jouent certainement sur mon attachement à ce jeu.

Ça fait maintenant plusieurs années que je ne fais jouer presque plus que des jeux de ma création (ce qui ne m’empêche pas d’en lire beaucoup d’autres), mais ces deux jeux ont marqué ma façon de faire du jeu de rôle.

Écris-tu des jeux de rôles de ton côté ou as-tu déjà tu eu envie de participer à un projet de création ?

Je passe beaucoup plus de temps à écrire qu’à jouer en fin de compte. Tout n’est pas forcément bien, mais au cours du temps j’ai un paquet d’écrits qui se sont accumulés sur mon disque dur.

C’est avec Wasteland que j’ai commencé à partager ce que je faisais (il doit toujours y avoir des aides de jeu qui traînent du côté du SDEN). Un des déclics a été… la première édition du concours il était une fois un petit jdr. J’écrivais beaucoup dans mon coin mais je n’avais que les retours de mes amis. En finissant premier de cette édition 2015 avec Malédiction, ça m’a montré qu’il y avait de parfaits inconnus intéressés par mes idées.

J’ai continué à écrire de mon côté et à participer plusieurs fois au concours il était une fois un petit jdr (Fable en 2017 : un jeu de rôle avec des écureuils) étant ma participation, réalisée avec Jalee, que je préfère). En 2019 j’ai concouru avec une autre amie, Dilhu, au Trophée des Auteurs de jeux de rôle du festival Troadé où Kamicha, notre jeu de rôle oriental ayant pour thème principal le thé, a fini 2ème. Ça nous a valu un stand au Festival International des Jeux en 2020 et un éditeur. Le projet traîne un peu mais il devrait être publié un jour ou l’autre.

Dernièrement mes soirées sont occupées par un autre gros projet de jeu de rôle fantasy-orientale… Et je ne compte pas m’arrêter d’écrire !

Qu’est ce qui te plait dans le jeu de rôle ?

Plusieurs choses me concernant, mais déjà je trouve ça satisfaisant de voir un monde cohérent se construire petit à petit. J’aime imaginer un lieu, ce à quoi il ressemble, son histoire, ses habitants, les scénarii qui peuvent s’y dérouler. Construire un monde ça demande aussi beaucoup de recherches et de se renseigner sur d’autres cultures, sur l’histoire, sur des religions, sur des objets, etc. c’est un autre aspect de l’écriture qui me plait.

Ensuite, j’aime beaucoup réfléchir à comment retranscrire les points importants de mes univers en termes de mécanismes de jeu. Comment reproduire le côté épique d’un univers avec des jets de dés, comment mettre en œuvre un système de magie, comment faire des combats mémorables en restant assis autour d’une table.

Enfin, dans le jeu de rôle il y a un côté vivant : l’univers est là pour être chamboulé par les actions des joueurs et constamment se compléter au cours des parties et des idées de chacun.

Tu nous as fait le plaisir de rejoindre le jury de ce concours, qu’attends-tu des jeux qui vont concourir ?

Pour ce concours, ce qui m’intéresse c’est de voir comment les participants vont gérer les seulement 500 mots pour écrire un jeu complet. J’apprécie toujours quand le peu de mot disponible est justifié d’une manière ou d’une autre dans le jeu. Et même pour un micro-jdr, pour moi c’est important qu’il y ait au moins un contexte et une mécanique de jeu, c’est-à-dire qu’il ne s’agisse pas uniquement d’un système de jeu générique ou uniquement d’un cadre de jeu.

Comme tout concours avec un thème, une part de l’originalité de chaque jeu est la manière personnelle dont chaque auteur va traiter le sujet. Je suis curieux de voir si certains vont me surprendre avec une compréhension atypique du thème de cette année.

Est-ce que tu as des conseils pour les participants, que ce soit sur la rédaction en terme de lectures, théories, mécanismes et Cie, ou bien sur la suite à donner après avoir créé leurs petits jeux de rôles ?

Je dirais deux grands conseils qui peuvent sembler simplistes mais qui sont pour moi important : faire simple et prendre le temps de réfléchir à son idée ! 500 mots ça demande d’aller uniquement à l’essentiel et je pense que c’est important de bien réfléchir à ce qui est essentiel dans son idée.

Il faut aussi ne pas hésiter à aller voir ce qui a été fait les années précédentes pour regarder à quoi ça peut ressembler un jeu de rôle aussi court. En discuter avec d’autres personnes c’est aussi une bonne chose, ça permet d’avoir des retours, voire que d’autres idées émergent lors de la discussion. En parler c’est bien aussi pour la motivation : on a tous un proche qui va nous encourager et nous demander tous les deux jours si notre projet avance parce qu’il a adoré notre idée de base.

Pour finir mais pas des moindre : se faire plaisir ! Même si on n’a pas l’idée la plus originale de l’année, même si on a des mécaniques bateaux, l’important c’est de prendre plaisir à faire son petit jeu et d’avoir la satisfaction d’avoir un jeu de rôle complet après deux semaines.

Merci pour cette interview Melti.